Historique

Statue de St Clair

Le premier évêque de Nantes, St Clair, arriva de Rome au IIIè siècle avec, dit-on, un clou de la croix de St Pierre. Cette précieuse relique fut vraisemblablement abritée à cette époque dans un oratoire, que St Clair aurait alors dédiée à St Pierre et à St Paul.
Il ne s'agissait pas alors d'une cathédrale au sens propre.

La première véritable cathédrale date du VIè siècle. Sa construction fut entreprise par l'évêque Evhémérus II autour du premier édifice de St Clair, puis achevée (et somptueusement décorée par son successeur St Félix (540-582), qui la consacra.

Cette cathédrale était déjà organisée en 3 nefs, séparées par des colonnades, avec 3 portes correspondantes en façade. Les nefs étaient couvertes d'une charpente apparente, et les toits de métal brillant (sans doute de l'étain, pouvant provenir des mines de Piriac et Pénestin).

Statue de St Félix

On notera que St Félix et St Clair sont représentés dans la cathédrale, à l'entrée, aux pieds des piliers de la tribune de l'orgue. Ils voisinent avec deux autres fondateurs, beaucoup plus tardifs : l'évêque Jean de Malestroit et le duc Jean V, à qui l'on doit le bâtiment gothique démarré au XVè siècle et que l'on connaît aujourd'hui. Ces quatre statues sont l'oeuvre de Thomas Louis.
Remarquons que St Félix se repère facilement par la cathédrale miniature qu'il tient en main. On peut en effet considérer que c'est sous son impulsion que la première cathédrale de Nantes commença à prendre véritablement de l'importance, en termes religieux comme artistiques.

Cette première cathédrale restera en place pendant quatre siècles, jusqu'à ce qu'un édifice roman plus imposant l'absorbe et le remplace.

Drakkar vikingAux IXè et Xè siècles, la région est durement marquée par les invasions normandes. Les Normands pillent, tuent, détruisent sur leur passage puis repartent vers l'océan jusqu'à l'attaque suivante.

Tableau du meurtre de St Gohard

La liste de ces coups de main destructeurs est longue; concernant la cathédrale, on citera surtout l'attaque de l'an 843, qui vit l'assassinat de l'évêque Gohard en plein office (on célèbre aujourd'hui son souvenir avec la chapelle St Gohard dans l'aile nord).

Evoquons également le grand pillage et l'incendie vengeur de la cathédrale en 919, les Normands ayant été rendu plus furieux encore par la disparition de plusieurs objets liturgiques de grande valeur.

Notons toutefois que la cathédrale ne fut pas tout à fait négligée dans ces longues et difficiles années : il est vrai qu'elle souffrit beaucoup, mais on peut noter en particulier à la fin du IXè siècle (896) les efforts de l'évêque Foucher (Fulcherius) pour restaurer et aussi renforcer les défenses de l'édifice.

Néanmoins, il fallait mettre un terme aux exactions normandes, et c'est en 940 qu'Alain Barbe-Torte libère définitivement Nantes.
Il confie alors à un de ses compagnons, l'évêque Octro (de St Pol de Léon) la tâche de restaurer la cathédrale si durement atteinte. Celui-ci a-t-il joué son rôle? Il semble que son appétit et sa convoitise pour certains objets de prix encore attachés à la cathédrale ne l'aient poussé au pillage plus qu'à la reconstruction : on parle d'une certaine pomme d'or sur un toit qui avait échappé aux Normands mais qui ne résistera pas aux démolitions d'Octro...
Quoi qu'il en soit, ce dernier finit par être renvoyé à St Pol de Léon par Alain Barbe-Torte.

Alain Barbe-Torte

Le nouvel édifice roman se met lentement en place.

Guérech, deuxième fils d'Alain Barbe-Torte, est évêque de Nantes depuis 931. Il entame une réfection - reconstruction de la cathédrale, mais ces travaux sont peu durables.

Plus importante semble la construction de la crypte, dans le courant du XIè siècle, peut-être sous l'impulsion des évêques Gauthier II et Budic. En effet, cette crypte était destinée à supporter le choeur de la nouvelle cathédrale. C'était une construction imposante, beaucoup plus que ses restes ne semblent aujourd'hui le montrer (elle fut largement comblée, modifiée, certains diront mutilée au XVIIIè siècle en particulier).

Une fois la crypte achevée, l'évêque Benoît de Cornouailles (1079-1112) y fait élever le choeur et sans doute la nef de la cathédrale romane.

L'antique église de St Jean du Baptistère (du IVè ou Vè siècle), située le long du nord de la cathédrale, est démolie et en quelque sorte intégrée dans le nouveau bâtiment, avec la création d'une chapelle « St Jean en St Pierre » sur le côté nord, pour permettre aux nombreux fidèles de St Jean de procéder à leurs dévotions.

Beaucoup d'éléments de cette cathédrale romane survivront jusqu'aux derniers travaux du XIXè siècle. Peu sont encore visibles aujourd'hui, si ce n'est au musée Dobrée.

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