La grande verrière

Emplacement de la verrière dans la Cathédrale

Nous sommes au coeur de la Cathédrale, dans le transept Sud : au-dessus du tombeau de François II s'élève une immense verrière dont F. Chapuis a réalisé le vitrail richement coloré dans des dominantes rouge et or.

La verrière est d'abord remarquable par sa taille : environ 25m de haut sur 5 de large, 135m2 de superficie, c'est la plus haute et la plus vaste de France. Son élan vertical n'est interrompu que par une légère balustrade qui la traverse aux deux tiers de sa hauteur.

La grande verrièreLe vitrail a été inauguré en juin 1959 par Mgr de Villepelet, après exécution dans les ateliers Razin de Nantes. Lorsqu'un grand soleil l'éclaire, il baigne l'édifice de ses couleurs chaudes; malheureusement, avec le temps et la pollution, il est devenu sombre au point de rendre difficile l'identification des nombreux personnages que Chapuis y a représenté. Nous sommes donc redevables, pour une large partie des descriptions qui suivent, aux précisions de Jean Liberge, ancien curé de la cathédrale, qui a rédigé un opuscule fort documenté sur le monument.

Dans ces représentations de divers saints et bienheureux, l'ancrage local est essentiel : à l'exception de la Vierge Marie avec l'enfant Jésus au centre, tous les personnages sont liés à la Bretagne ou à l'histoire nantaise.

Ainsi, au premier niveau (en bas de la verrière), on distingue quelques évêques de Nantes dont St Clair et St Félix qui jouèrent chacun un rôle dans l'établissement d'une cathédrale à Nantes (voir historique). Saints Donatien et RogatienAu niveau supérieur, les saints « locaux » Donatien et Rogatien, patrons de la ville de Nantes, ainsi que St Gohard sont représentés, de même que St Martin de Vertou ou des figures plus régionales comme St Yves. Plus haut, on traverse les siècles tout en restant localement proche, avec des martyrs contemporains comme Marie de St Just ( † 1900 ).

Rappelons que si plusieurs personnages tiennent des palmes à la main, cela indique symboliquement qu'il s'agit de martyrs chrétiens.

Relevé complet : niveau inférieur (sous la balustrade)

De bas en haut et de gauche à droite, on reconnaît au premier niveau cinq évêques nantais : St Similien, troisième évêque de Nantes, St Clair, premier évêque, avec un clou de la crucifixion de St Pierre; St Félix, constructeur de la première cathédrale au VIè siècle et qui tient une église en main; puis St Pasquier (VIIIè siècle), dont une flamme symbolise le zèle pastoral, et enfin St Émilien, lui aussi du VIIIè siècle, qui combattit les Maures à Autun et mourut sur le champ de bataille (d'où l'épée). Les 5 évêques

Au niveau supérieur, on voit au centre Ste Anne avec la Vierge à l'enfant. Des anges porte-flambeaux évoquent les apparitions de Ste Anne à Nicolazic, de 1623 à 1625, près d'Auray; les petits personnages aux pieds de Ste Anne sont les pèlerins en marche vers le sanctuaire actuel.

Les pèlerins de Ste Anne d'Auray

Les martyrs de chaque côté sont : à gauche SS. Donatien et Rogatien, et à droite St Gohard.

Enfin, au dernier niveau se voient d'abord trois abbés en robe de bure : St Gildas (VIè siècle), St Martin de Vertou qui évangélisa le Sud de la Loire (VIè s.), puis St Hermeland que St Pasquier appela à Indre au VIIIè siècle.

Relevé complet : niveau supérieur

Françoise d'AmboiseDe bas en haut, on aperçoit tout d'abord deux Bienheureux qui furent à la tête du duche de Bretagne aux XIVè et XVè siècles : Françoise d'Amboise à gauche, et Charles de Blois à droite. Près de chacun d'eux, un page porte leurs armes.

Au niveau suivant apparaissent quatre martyrs contemporains : la Bienheureuse Marie de St Just, Franciscaine missionnaire de Marie, originaire de Rouans et martyrisée par les Boxers en Chine en 1900; puis trois martyrs de la Révolution Française (1792 plus exactement) : les Bienheureux Bernard de Cornillet, Joseph Beccavin et Henri de Luzeau de la Mulonnière, respectivement natifs de Châteaubriant, Carquefou et sucé.

Enfin, au sommet sont représentés quatre ermites et un martyr : St Friard et St Secondel, de Besné au VIè siècle; St Victor de Campbon (VIIè s.); St Viaud (Pays de Retz, VIIIè s.); et le Bienheureux Cassien, Capucin, baptisé à St Similien à Nantes et mort pendu en Éthiopie en 1638.

On lira quelques détails complémentaires sur certains de ces personnages sur la page consacrée aux Saints de la cathédrale. (page à venir prochainement). Rappelons enfin que nous avons largement cité ici les travaux de Jean Liberge, qui datent de 1985.

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